Mon sang
- sevberaud
- 1 avr. 2022
- 2 min de lecture
Mon sang démarre au quart de tour.
Farouche, intrépide et audacieux.
Il martèle mes tempes sans relâche. Inexorable. Il poursuit une course turbulente dans mes veines. Mon sang tente d'impulser dans mon cœur la vigueur qui lui manque. Mais mon sang ne tient pas compte de mon souffle qui ne tiendra plus longtemps ce rythme effréné. Mon souffle tente de le rattraper mais rien n'y fait.
Volcanique.
Mon sang semble tout considérer comme de l'indolence. Même mon cerveau commence à bouillir lui aussi. Mon sang ne lui accorde pas une seconde de souplesse. Ma peau est surchauffe. Mon sang est à fleur de peau. Et mon souffle est bien trop court pour être en mesure d'apaiser qui que ce soit.
Mon sang fait fi de tous ceux qui souhaitent ralentir sa course. Il est indifférent aux critiques. Il est intransigeant face aux suppliques. Il enjoint mes pieds à continuer leur marche. Mon sang déteste l'immobilisme. L'immobilisme c'est la mort. C'est son unique certitude. Son rôle est de garder tout le monde en mouvement.
Constamment. Systématiquement.
Mon sang tempête. Il tonitrue.
Il n’est pas question de s'attarder. Il gronde à mes oreilles de cesser de trainer dans les conversations futiles.
Sans mon sang l’édifice s'écroulerait. D'abord quelques fissures, rien dont il faudrait s'émouvoir. Mais très vite, les lézardes creuseraient leur chemin pour tout démolir. Mon sang est le ciment qui agglomère l'ensemble.
Alors, il est hors de question de se laisser distraire. Les distractions sont l'apanage des faibles.
Ici personne n'est faible.
Mon sang veut être fort.
Fort pour mon coeur fragile. Fort pour mes pieds fatigués. Fort pour mes lèvres closes. Fort pour mes mains timides. Même si cette force peut être confondue avec de la brutalité. Mon sang sait qu'il agit pour le bien de tous. Alors mon sang court. Il court dans mes veines. Parcourt chaque partie pour insuffler la vie indispensable à l'ensemble pour assurer le bien commun.
C'est mon sang qui instaure le dialogue.
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